QUAND CASINOTIERS ET MUNICIPALITÉS MARCHENT SUR LA TÊTE
Le Casino d'Arcachon a subi une fermeture administrative dès le 4 juin, en des conditions totalement rocambolesques, puisque liée à un retard de passage en Commission supérieure des Jeux pour le renouvellement des autorisations de jeux. Les pouvoirs politiques locaux et la Direction du Groupe Partouche ont invoqué un argument fallacieux, arguant que la Commission supérieure des Jeux n'avait pas pu se réunir en mai, au regard des trop nombreux ponts. Alors, comment expliquer que le dossier complet n'ait été transmis que le 3 juin, si ce n'est à envisager une incompétence flagrante ?
"Gérer, c'est prévoir", nous connaissions tous les errements du Groupe Partouche sur le sujet (placé sous procédure de sauvegarde par le Tribunal de Commerce de Valenciennes et au cœur de diverses enquêtes judiciaires sur le Poker), force est de constater qu'en Mairie d'Arcachon, c'est un peu le même "bazar" organisé.
Malgré tout, le Casino a continué à ouvrir en toute illégalité.
Le 3 juin, la direction des courses et jeux prenait acte du maintien de l'ouverture sans autorisation du casino. La réaction prévisible ne se faisait pas attendre. Le 4 juin à 17h30, sur ordre direct du groupe, et au vu des risques encourus, il était procédé à la fermeture immédiate du casino.
Le spectre de la lamentable fermeture du Casino de Beaulieu, renaissait de ses cendres. Force Ouvrière, par l'intermédiaire de son délégué syndical, Patrick Régnier, se devait de
réagir vite, afin de protéger le sort des salariés. Ainsi, dès le 5 juin, ce dernier obtenait un entretien avec Ari Sebag, et arrachait de haute lutte un accord de principe quant au maintien des salaires pour tous les employés.
S'ensuivit une importante campagne de communication dans les médias locaux, afin que l'information sur la responsabilité conjointe du groupe et de la municipalité soit mise à jour.
Un comité d'entreprise extraordinaire a été convoqué le 10 juin, au cours duquel on demandait à nos représentants de donner leur accord pour un recours au chômage partiel, avec une durée qui pouvait aller de quelques jours à quelques semaines, selon les termes utilisés dans la rédaction du procès-verbal. Il était hors de question pour Force Ouvrière de signer un document plongeant les salariés dans la précarité. Patrick Régnier a refusé de signer ce chèque en blanc à sa direction car en aucun cas, et contrairement aux engagements pris, le maintien de salaire n'était évoqué. La réunion du CE a ainsi été reportée au mercredi 12 juin.
Le lendemain du passage en commission, et après l'obtention de l'accord pour la réouverture du casino qui a eu lieu le mardi 11, Force Ouvrière a signé le PV de CE, en échange d'un accord sur le maintien intégral des salaires pour tous les employés, et sur toute la durée de la fermeture du casino.
Félicitons Patrick qui, par son action courageuse, a permis de protéger efficacement les intérêts des salariés du Casino d'Arcachon, en total respect des valeurs portées par la FEC FO et la Section Fédérale des Casinos.