FO S'INVITE CHEZ PARTOUCHE
Le mercredi 10 avril 2013, se tenait à Paris l'assemblée générale des actionnaires du Groupe Partouche. Dans un précédent article, nous vous avions informés sur la gestion désastreuse du Groupe, se traduisant notamment par un plan social au sein du casino de Bandol sacrifiant 19 emplois. Depuis, une filiale "Partouche financière" fait l'objet d'une procédure de sauvegarde prononcée par le Tribunal de Commerce de Valenciennes. Ceci n'a fait que renforcer les inquiétudes sur le second opérateur du monde des casinos français.
En conséquence, le Bureau de la Section Fédérale des Casinos a décidé d'une action symbolique, en organisant une manifestation devant l'assemblée générale et une distribution de tracts aux participants. Cette action coup de poing a créé un profond malaise au niveau des instances du Groupe, et nous avons bénéficié de l'oreille attentive des petits porteurs, inquiets pour leurs économies. Un certain nombre d'élus FO ont participé à cette manifestation.
Plusieurs membres du Directoire sont venus à notre rencontre, et nous avons pu leur faire part de nos revendications profondes. En fin de matinée, un déjeuner de travail s'est tenu, durant lequel nous avons pu aller au fond des problèmes.
Afin de ne pas rester sur de simples déclarations de bonnes intentions, nous avons décidé d'adresser un courrier de synthèse au président du Directoire, courrier que nous joignons à cet article.
Monsieur le Président du Directoire,
Nous vous adressons ce courrier à la suite du déjeuner de travail que nous avons eu le 10 avril, en marge de l'action que nous avons menée. Lors de ce déjeuner, les membres du Bureau de la Section Fédérale des Casinos Force Ouvrière, tenaient à vous faire part de revendications profondes.
Tout d'abord, nous désirons que le dialogue social prenne son véritable envol au sein du Groupe Partouche, et pour se faire, la création d'un comité de Groupe est une étape essentielle. Dès les réunions liminaires, nous vous avons rappelé notre volonté de voir une structure similaire à celle déjà opérationnelle dans le Groupe Barrière, avec un Délégué syndical de Groupe. Cette revendication a été écartée et en l'état actuel, nous ne serons pas signataires du texte proposé. C'est en ce sens que nous vous avons demandé de revoir votre position sur ce sujet, qui est incontournable à nos yeux.
Ensuite, nous vous avons entretenu sur le plan social actuellement en cours au sein du Casino de Bandol. Nous considérons que le manque d'investissements est en partie responsable de la situation actuelle, au surplus dans un marché devenu plus concurrentiel depuis l'ouverture du casino de la Seyne-sur-Mer. Ce plan est un plan a minima, et nous vous avons demandé, avec insistance, des indemnités supplémentaires décentes. Il en va de la dignité des salariés et du respect qu'ils sont en droit d'attendre de leur employeur. Sur ce point, nous attendons un geste fort de votre part.
Nous avons également longuement débattu de la procédure de sauvegarde et de l'apparition de fonds de pension au capital. Nous pensons que ce type de structure vampirise les entreprises et met en musique le démantèlement des avantages octroyés aux salariés. Nous serons particulièrement vigilants sur ce point, comme nous l'avons toujours été. Nous pouvons comprendre que votre Groupe traverse une période difficile, mais passer ce cap ne pouffa se faire au détriment de vos salariés. C'est une question d'équilibre et de justice sociale. C'est d'ailleurs en ce sens que vous nous avez assuré qu'aucun plan social ne serait mis en place sur les casinos de Palavas ou Arcachon, ce dont nous prenons acte. Nous sommes totalement ouverts à votre volonté de communiquer avec notre organisation syndicale afin d'expliquer la politique du Groupe pour les années futures.
Vous avez déploré le fait de ne pas avoir eu de contacts plus fréquents avec Force Ouvrière, afin de débattre ouvertement des problématiques en cours, et de l'avenir de nos métiers. Sachez que nous sommes totalement ouverts à ce type de démarches qui tombent pleinement dans le cadre des prérogatives d'un Délégué syndical de Groupe.
Nous attendons un geste fort sur les problématiques dont nous avons débattu, qui pourra permettre de renouer les fils du dialogue social.
En l'attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Président du Directoire, l'expression de nos sentiments les meilleurs.
Le Bureau de la Section Fédérale des Casinos
Maintenant, nous attendons un geste fort de la part des dirigeants du Groupe Partouche, faute de quoi nous continuerons à travailler pour créer les bases d'un rapport de force qui s'avérera nécessaire, tant les intérêts des salariés de la Branche des Casinos sont, quotidiennement, taillés en brèche. Mais le Groupe Partouche n'est pas le seul à être mis à l'index. Barrière n'est pas plus vertueux dans sa gestion sociale du groupe éponyme.
Nous venons d'adresser un avertissement fort aux casinotiers et Force Ouvrière se montrera inflexible sur la défense de nos métiers et de nos emplois.
A bon entendeur...